Les mini-lanceurs (ou micro-lanceurs) désignent des fusées conçues pour mettre en orbite des satellites jusqu’à 300 kilos environ. Leur taille est donc inférieure aux lanceurs traditionnels et permet aux acteurs du NewSpace d’adresser de nouveaux défis et marchés (objets connectés, constellations de satellites, télécommunications…).
Moins onéreux et moins imposants donc plus agiles que les lanceurs traditionnels, les mini-lanceurs sont de plus en plus indispensables pour des projets comme Starlink, pour ne citer que lui, et intéressent une multitude d’acteurs dont le CNES, qui a pré-sélectionné cette année 7 entreprises pour de futurs lancements à Kourou. Il est aussi prévu de travailler avec différentes entreprises guyanaises pour adapter le pas de tir du Centre Spatial de Kourou à cette nouvelle famille de micro-lanceurs “complémentaires des lanceurs européens historiques Ariane et VEGA opérés par Arianespace”.
Le CNES va par ailleurs travailler avec plusieurs entreprises guyanaises pour adapter le pas de tir historique de la fusée Diamant au Centre Spatial à Kourou aux nouveaux micro-lanceurs, « complémentaires des lanceurs européens historiques Ariane et VEGA opérés par Arianespace« .
ArianeGroup ne s’arrête pas là, puisque le développement d’un mini-lanceur réutilisable a été annoncé fin 2021, à partir du démonstrateur Themis et avec un objectif de lancement en 2026.
Tout cela s’inscrit dans le contexte du plan France 2030, lancé en partenariat par la BPIFrance et le CNES, qui vise à soutenir le développement de solutions de micro et mini-lanceurs et de technologies associées et qui consacre, au total, 1,5 milliard d’euros à ce domaine :
- systèmes complets de lancement
- composants (motorisation et équipements)
En France, HyPrSpace ou encore Sirius Space Services ont pris un temps d’avance en remportant la première phase d’appel à projets sur les micro-lanceurs dans le cadre de ce plan.
Pour aller plus loin sur ce sujet, vous pouvez visionner ce séminaire dédié au New Space et plus spécifiquement à la bataille des lanceurs :
Table des matières
La France rattrape son retard : les exemples innovants de l’OB-1 et de Zéphyr
Voici comment le Gifas présente l’Orbital Baguette-1 conçue par HyPrSpace) : “Doté d’une architecture résolument différente, le lanceur OB-1, présenté comme moins coûteux et moins polluant, utilise la propulsion hybride, en associant comburant solide et carburant liquide, comme le SpaceShipTwo de Virgin Galactic. Le micro-lanceur OB-1 doit être capable d’emporter en orbite une charge utile de 250 kg.”
© HyPrSpace
L’OB-1 est non seulement plus écologique, mais aussi bien moins chère que la concurrence puisque l’on estime que le coût des lancements à venir sera divisé par deux par rapport aux offres existantes.
De son côté, la start-up Latitude développe son nano-lanceur Zéphyr. Ce petit lanceur de 17 mètres compte deux étages et 7 moteurs. Il peut délivrer une poussée unitaire d’une vingtaine de kN, soit environ deux tonnes, pour facilement placer en orbite des petits satellites jusqu’à une centaine de kilogrammes.
© Latitude
Un marché en plein boom, des start-ups à ArianeGroup
Depuis SpaceX, de nombreux acteurs se sont lancés sur le développement de micro-lanceurs. Cela inclut des start-ups, bien sûr, mais aussi des PME et de grands groupes comme ArianeGroup sur le programme Ariane 6.
L’une des évolutions les plus notables est le lancement de Maïa Space, la réponse au Falcon 9 de SpaceX ou encore à RocketLab. En se tournant vers les micro-lanceurs réutilisables, l’Europe s’inscrit dans une nouvelle feuille de route hautement stratégique.
« Maïa Space est une filiale à 100% d’ArianeGroup. Elle a pour vocation de développer, en mode startup, les lanceurs de nouvelle génération européens, en commençant avec Maïa, un mini lanceur qui deviendra le premier membre de cette nouvelle famille », a expliqué André-Hubert Roussel, président exécutif d’ArianeGroup. La nouvelle filiale prévoit d’ouvrir son capital à des investisseurs publics et privés européens « d’ici à quelques mois », mais ArianeGroup en restera « l’industriel et l’actionnaire de référence ».
Cette accélération du développement de mini-lanceurs s’articule avec l’explosion du marché des nano-satellites, auxquels nous avons consacré un article sur ce blog. Ces derniers sont plus petits et en orbite basse : créer de nouveaux lanceurs plus agiles, plus légers et plus abordables est donc fondamental.
Le groupe Ametra et le New Space
Le groupe Ametra est déjà très impliqué auprès de la filière aérospatiale, qu’il s’agisse des nanosatellites ou encore de son travail auprès d’ArianeGroup.
Sur le sujet des mini-lanceurs, nos experts interviennent déjà sur les moyens industriels (par exemple les moyens d’assemblage de la fusée Ariane 6), ainsi que sur le nouveau moteur Prometheus, pour ne citer que ces sujets.
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