Depuis près d’un an, Ametra Group est implanté en Inde dans le cadre d’une joint-venture avec Nucon, une entreprise d’Hyderabad. Ce projet implique déjà une quinzaine de Français, dont 2 managers à temps plein. Cette ouverture à l’international permet d’accompagner nos clients, des secteurs aéronautique et défense liés au programme Rafale et d’envisager de nouvelles opportunités dans les mois et années à venir.
Cette présence en Inde permet aussi de générer de l’activité nouvelle sur le sol français, puisque la première phase du projet (industrialisation, étude ou encore fabrication des prototypes) est toujours réalisée en France.
Dans ce contexte, comment bien travailler avec l’Inde et gérer sereinement son internationalisation ? Plusieurs points ont permis à Ametra de s’implanter dans ce pays de manière fluide et efficace.
-
Sécuriser efficacement le projet d’un point de vue technique
Pour ce faire, il est conseillé d’envoyer un manager connaissant parfaitement les produits et les clients, accompagné d’un manager au profil d’expertise plus technique afin notamment d’organiser la mise à niveau du personnel et de sécuriser le projet.
Cela permet de s’assurer que les bonnes pratiques sont respectées, que l’ensemble des équipes sait ce vers quoi il faut aller et connait parfaitement le produit fini.
Un autre axe d’action fait la différence : réaliser en France les premières séries et les prototypes, afin d’anticiper toutes les problématiques qui pourraient être rencontrées par la suite, ainsi que les procédures à respecter. Cela permet de sécuriser le projet en traçant un sillon en amont avant de transmettre les éléments en Inde.
Enfin, avant la livraison finale en France, une série de vérifications, de photographies, de mesures, etc. doit être réalisée pour s’assurer que tout est conforme avant d’envoyer les produits.
-
Anticiper les droits de douane
À l’heure actuelle, transférer de la matière de la France vers l’Inde (dans le cas où l’on ne peut pas acheter localement) implique de payer des frais de douane. Ces derniers peuvent être partiellement déduits lorsque la matière fait le chemin inverse.
Une option existe : celle de payer ce que l’on appelle une advanced license, qui permet de s’affranchir des frais de douane initiaux. Cet accord implique généralement de démontrer que le projet transforme la matière avec du personnel local, qui apprend une technique de travail, pour obtenir un produit fini beaucoup plus avancé et complet. Le choix de payer cette licence plutôt que des frais douaniers au cas par cas implique de bien anticiper la volumétrie du projet.
D’autres possibilités existent, comme celle de se déclarer « export oriented unit » ou d’être dans une zone franche.
Dans tous les cas, réussir son projet avec l’Inde implique de choisir judicieusement une option face aux droits de douane, de calculer les frais associés mais aussi de transport, et de bien anticiper son planning et les délais à prévoir.
-
Bien identifier la supply chain locale
Si Nucon est le partenaire privilégié pour l’usinage de pièces mécaniques, il reste un certain nombre d’autres produits qu’il faut réussir à trouver localement : connectique, armoires, câblage… Faire venir ces produits depuis la France n’est en effet ni pertinent, ni compétitif, d’où l’importance de parvenir à identifier des partenaires locaux de confiance en Inde.
La pré-sélection de fournisseurs pour une première shortlist est d’abord faite depuis la France. Ensuite, un déplacement est à réaliser par le service Achats, accompagné par un manager Indien. Visite des usines, premiers contacts et aperçus… la liste des partenaires potentiels peut alors être affinée. On peut aussi lancer des consultations pour évaluer la capacité technique de chacun à répondre aux besoins, suivies d’une phase de qualification et d’un audit partenaire avant de s’engager.
-
Créer une bonne relation de travail avec les collaborateurs indiens et gérer le projet dans un environnement multiculturel
Dans le cadre d’un travail conjoint entre la France et l’Inde, plusieurs éléments sont à prendre en compte et à ajuster, comme le décalage horaire, la manière de fonctionner et le choix des outils de communication.
La barrière de la langue peut aussi parfois être un problème dans le contexte de discussions techniques avancées. Tout dépend bien sûr du niveau d’anglais de chacun. Pour pallier les risques de mauvaise compréhension à l’oral, beaucoup d’échanges se font par e-mail, mais aussi par WhatsApp, via des discussions directes ou de groupe !
Les collaborateurs Indiens ont une culture de communication plus directe et il est fondamental avec eux de cultiver le relationnel, les échanges et la réactivité. Cela permet de faciliter le travail au quotidien et surtout d’établir de vrais liens de confiance.
L’équipe locale est souvent très demandeuse de mises à jour et d’informations, avec une rapidité d’action et de réaction très marquée. Elle est capable de s’engager très vite et de manière enthousiaste.
Les Français doivent prendre en compte d’autres types de délais et communiquer sur le fait que l’on ne peut pas toujours accélérer le projet du côté du client. Il est aussi important d’avoir un bon relationnel avec les équipes pour qu’elles fassent confiance et puissent prévenir quand quelque chose ne fonctionne pas, ou qu’un problème va se poser sur le lancement d’un produit un peu complexe.
Une formation ou sensibilisation à la culture de l’autre pays peut permettre à chaque équipe de mieux appréhender les écarts culturels qui risquent de se faire sentir et de les considérer avec recul.
Dans les faits cependant, de nombreuses valeurs et références se sont internationalisées, ce qui a profondément atténué, voire supprimé le choc culturel au moment de l’implantation en Inde.
En conclusion
Les coopérations avec l’Inde ouvrent beaucoup de possibilités vis-à-vis de nos clients, mais aussi de nos collaborateurs. Eux aussi s’intègrent dans les échanges internationaux : c’est une opportunité d’ouverture d’esprit très intéressante. Certains collaborateurs Ametra prennent même des cours d’anglais pour améliorer leurs communications au quotidien. D’autres partent en mission quelques jours ou semaines en Inde pour apporter une expertise particulière (qualité, achat…). Cette dimension internationale est un vrai tournant enrichissant dans l’entreprise.
Pour plus d’informations sur les métiers et le savoir-faire d’Ametra Group, consultez dès maintenant notre site officiel.