Guerre, crise énergétique, indépendance… Remettre nos centrales nucléaires en état a rarement été aussi essentiel. 

Car si le parc français compte 56 réacteurs de différentes puissances, près de la moitié du parc était à l’arrêt au début de l’hiver. Si ce chiffre augmente de mois en mois pour augmenter le nombre de réacteurs en activité, la question du « grand carénage »  vient rappeler à quel point la maintenance et la prolongation sûre de la durée de vie des installations sont au coeur des enjeux à court, moyen et long termes. 

Ametra contribue à sa manière à la remise en service des sites français, via la conception d’un banc de formation des opérateurs et l’optimisation des études liées aux visites décennales des centrales. 

Développement d’un banc de formation Westinghouse 

La menace de coupures d’électricité cet hiver a mis en lumière un enjeu important : l’urgence de remettre en état nos centrales nucléaires françaises pour éviter les pénuries lorsque les températures chutent. 

Cela passe par l’innovation bien sûr, mais aussi par des efforts importants d’entretien et de maintenance des sites nucléaires et des équipements qui s’y trouvent. 

C’est dans ce contexte particulier que le groupe AMETRA a mené l’étude et la réalisation d’un banc de formation qui permet aux opérateurs EDF de se former au boulonnage de brides de tuyauterie.

Dans le cadre des opérations de maintenance, des éléments de tuyauterie doivent être contrôlés et parfois remplacés, tout en assurant l’étanchéité au niveau des brides une fois les tuyauteries remises en place. Cette étanchéité est notamment garantie par une procédure de serrage parfaitement respectée.

Les circuits hydrauliques de chaque centrale comprennent plusieurs milliers de brides, et autant de risques de fuite potentielle ; la formation des opérateurs est donc un point clef pour la bonne réalisation des opérations de montage et de maintenance.

Le banc de formation conçu par Ametra permet de mettre en avant, de manière visuelle et mesurée, l’importance de l’ordre de serrage des boulons sur la compression du joint et donc sur l’étanchéité au niveau des brides.

⇒ Le non-respect de l’ordre de serrage entraine une variation de tension dans les boulons provoquant une compression non uniforme du joint pouvant mener à des fuites.

© Ametra

La petite taille de ce banc (<1m3) lui permet d’être facilement transportable sur les différents sites et favorise ainsi la formation des opérateurs.

L’instrumentation mise en place permet à l’opérateur de voir en temps réel les efforts de serrage sur chaque boulon, en fonction du couple appliqué et de l’ordre de serrage, permettant ainsi de définir la procédure de serrage la mieux adaptée pour garantir les performances de test et de fonctionnement attendues. 

© Ametra

 

© Ametra

 

© Ametra

De nouvelles possibilités pour le groupe EDF

Jusqu’à ce jour, les solutions mises à disposition pour la formation des opérateurs étaient contraignantes et non adaptées ; peu de dispositifs de formation existaient,  ne correspondant pas au besoin. Les équipements actuels généraient des contraintes importantes en terme de budget et de disponibilité.

Après s’être aperçu que la plupart des pannes provenaient d’une mauvaise remise en place de la tuyauterie et donc d’une erreur humaine, l’Etat a choisi de procéder à une réforme visant à former les opérateurs à mieux intervenir sur les sites nucléaires.

Westinghouse, qui est en charge de la maintenance de centrales nucléaires, a donc confié à Ametra l’étude d’un équipement permettant de fiabiliser les opérations de maintenance par la formation du personnel.

Après la livraison et la mise en service d’un premier prototype, EDF étudie désormais la possibilité d’acquérir d’autres bancs pour accroître sa capacité de formation.

Le nucléaire : un contexte global et national qui a rapidement évolué

Entre la guerre en Ukraine et la question de l’indépendance énergétique de la France, à l’heure où des coupures d’électricité sont devenues un scénario plausible, exploiter au maximum les centrales est (re)devenu une question clé et une priorité.

Malgré la pénurie de matériel en début de projet et malgré des composants qui ont peiné à arriver, Ametra a tout mis en œuvre pour trouver des solutions techniques avec le matériel disponible.

La réactivité et la prise en compte de l’évolution rapide du contexte et de ses contraintes ont permis de sortir un premier banc de formation en quelques mois : ce dernier est d’ailleurs en service depuis mi-novembre 2022, ce qui favorise la formation anticipée des opérateurs en hiver.

Autre axe d’intervention Ametra : les études liées aux visites décennales des sites nucléaires (SNEF)

Suite aux restrictions post Fukushima, qui demandent aux exploitants de centrales de s’assurer que les installations puissent tenir face à de nouvelles contraintes sismiques, les équipes d’Ametra travaillent pour la SNEF sur la modélisation des tuyauteries instrumentées en vue de vérifier la tenue mécanique de leurs éléments de supportage. 

Nos experts, sur la base de relevés sur sites, numérisent de nouveau la tuyauterie avec deux objectifs en tête : 

  1. faire l’inventaire de l’instrumentation mise en place et vérifier que ces équipements historiques peuvent toujours être approvisionnés ; 
  1. identifier les pas et le type de supportage mis en place au travers d’une boucle de calcul (dimensionnement), pour s’assurer qu’il est suffisant ; 

La complexité de ce projet tient, entre autres, au fait que les collaborateurs travaillent sur la base de relevés parfois incomplets (photos, croquis) Lorsqu’il manque des informations, il est souvent impossible de retourner sur le site, il est donc indispensable d’avoir une bonne connaissance des installations et un RETEX sur d’autres tranches suffisant pour pallier les informations manquantes. 

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