L’augmentation des opérations sous-marines et les menaces qui l’accompagnent impliquent de renforcer le niveau de protection des zones stratégiques. C’est pourquoi la France, via sa Direction générale de l’armement (DGA), a choisi de relancer sa filière nationale de bouées acoustiques aérolargables pour mieux contrer la menace de sous-marins indésirables toujours plus discrets, en complément des sonars, des sous-marins et des hélicoptères embarqués.
Ce choix de développer une filière française de bouées acoustiques est stratégique pour plusieurs raisons.
Ce type de dispositif, déjà, est crucial pour permettre à la Marine de détecter, identifier et pister des sous-marins étrangers et de s’assurer qu’ils ne s’approchent pas trop des côtes ou des vaisseaux français (porte-avion, sous-marins nucléaires…).
Rappelons que bien que la Marine nationale en utilise déjà plusieurs milliers par an, ces bouées ne sont toutefois pas issues d’une filière française. Relancer leur conception sur le territoire est donc un choix de souveraineté important, puisque cela permettra d’arrêter d’acheter des milliers de bouées étrangères chaque année, et ce depuis la fin des années 1990.
C’est autour de Thales qu’une dizaine d’entreprises françaises travaillent de manière conjointe au développement et à la production des bouées SonoFlash. Parmi les PME engagées, on peut citer Anglet, Telerad, Nervures, Realmeca, SELHA Group / EINA ou encore Plastimo.
SonoFlash, dont le développement s’inscrit dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 et de la reconquête de la souveraineté industrielle nationale, représente une nouvelle génération de bouées. Elle pourra être déployée par n’importe quel aéronef de lutte anti-sous-marine. L’ATL2 rénové en sera le premier appareil équipé. Des frégates européennes ou encore les hélicoptères NH90 pourront aussi les mettre en œuvre.
Les bouées acoustiques, compactées dans un tube, sont parachutées en mer ou éjectées par un système mécanique ou pneumatique. Au contact de l’eau (impact), le flotteur se gonfle et la bouée commence à se déployer. L’antenne sonar effectue ensuite sa mission d’émission réception (bouée active) ou d’écoute (bouée passive). Le flotteur transmet les résultats du sonar à l’aéronef jusqu’à ce que sa batterie s’épuise.
L’une des innovations majeures apportées par le projet est que les bouées SonoFlash seront équipées des 2 modes de détection des sous-marins (mode passif et mode actif), ce qui constitue une avancée technologique majeure.
« Dans la taille d’un tube de 12,3 cm de diamètre et 91,4 cm de longueur, Thales a concentré dix années d’innovation matérielle et digitale pour décupler le rayon d’action d’une force navale en lutte anti-sous-marine, surclasser toutes les bouées acoustiques existantes sur le marché et offrir aux marines un nouveau sonar polyvalent et facile d’emploi pour le pistage de sous-marins depuis n’importe quel aéronef, piloté ou non, frégate ou drone de surface. Nous sommes reconnaissants à la DGA et à la Marine de leur confiance et heureux d’aller au bout de ce projet avec les PME françaises partenaires de ce projet qui permettra à la France d’établir sur le territoire national une filière souveraine de bouées acoustiques. » Alexis Morel, Vice-Président, Systèmes sous-marins, Thales.
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© Thales