L’industrie apparaît souvent comme un obstacle à la lutte contre le changement climatique. D’un point de vue purement européen, on estime qu’elle est à l’origine de 20% des émissions de gaz à effet de serre du continent, et que l’extraction et la transformation des ressources sont responsables de plus de 90% de la perte de biodiversité et du stress hydrique (chiffres : Commission Européenne).

Malgré tout, le virage énergétique est en marche et désormais indissociable de l’industrie du futur, que l’on qualifie déjà de nouvelle révolution industrielle. Il est intéressant de noter que la France est le 4e pays le plus vert au monde au classement mondial Green Future Index, et que les efforts conjoints tant au niveau national qu’européen visent à atteindre des objectifs ambitieux.

Et comme nous allons le voir, l’industrie est en mesure d’être une solution à part entière au changement climatique, tout en prenant un temps d’avance en matière de production et d’innovation.

Les enjeux de l’industrie durable : une stratégie qui dépasse le seul produit fini

Le concept d’industrie durable s’installe de plus en plus, au point d’ailleurs d’avoir ses propres récompenses via les Trophées de l’Industrie Durable, lancés en 2020 par l’Usine Nouvelle (la prochaine édition aura d’ailleurs lieu à la fin du mois de juin).

Parmi les lauréats récompensés, on peut citer Gravanches, 1ère usine Michelin zéro émission, Nutergia pour son modèle d’éco-construction, ou encore XPO qui obtient le Prix Création de valeur partagée & Ecosystème en redonnant vie au polystyrène. 

La notion d’industrie durable implique non seulement d’optimiser les produits et services mis sur le marché (cycle de vie, recyclage, éco-conception…), mais aussi tous les processus qui sont mis en œuvre pour leur donner naissance. Cela suppose un travail de fond d’innovation et d’adoption de nouvelles technologies, pour une croissance plus respectueuse de l’environnement mais aussi facteur de compétitivité et de temps d’avance sur le marché.

Dans ce contexte, l’industrie 4.0 appelle nécessairement une usine du futur durable, elle-même levier positif de changement en faveur de la lutte contre le changement climatique, le tout doublé d’un travail de fond commun sur la stratégie bas carbone.

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© Ademe 

L’Alliance Industrie du futur le précise d’ailleurs : “Il n’y a plus aujourd’hui de production sans prise en compte des aspects environnementaux (…) Répondre de manière pragmatique aux ambitions européennes et nationales, c’est accompagner l’Industrie vers un futur éco-responsable, quelle que soit l’activité de l’entreprise dans la chaîne de valeur industrielle”. 

Les différents niveaux d’action pour les acteurs industriels

  • Favoriser l’économie circulaire, c’est-à-dire une façon de produire et délivrer biens et services en limitant le gaspillage des ressources et l’impact environnemental et en augmentant l’efficacité à tous les stades de l’économie des produits : il s’agit d’agir sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit, en amont (approvisionnement, conception, organisation) comme en aval (durée de vie, gestion des déchets, valorisation…) ;
  • Utiliser des matériaux plus sobres en gaz à effet de serre (GES), en se tournant vers des matériaux moins émetteurs ;
  • Repenser la conception et la construction des usines ;
  • Stocker les ENR ;
  • Assurer l’interconnexion des réseaux pour améliorer l’agilité de la réponse à la demande;
  • Valoriser l’éco-conception : modularité, durabilité, réparabilité, recyclage.
  • Augmenter les taux de recyclage, avec des objectifs ambitieux d’ici à 2030 ;
  • Investir dans les filières vertes locales ;
  • Investir dans la biochimie ;
  • Capitaliser sur l’emploi : l’économie circulaire concerne 800 000 emplois en France, d’après une étude de France Stratégie. 
  • Se tourner pleinement vers les solutions technologiques innovantes et le digital.

L’innovation est au cœur de la stratégie industrielle et son adoption permet non seulement de mieux lutter contre le changement climatique, mais aussi d’augmenter la productivité, les gains et l’optimisation du time-to-market à coûts maîtrisés.

Quelles technologies pour une industrie du futur moteur de plus d’efficacité écologique ? 

Le recours aux outils numériques et nouvelles technologies de fabrication est au centre de la transformation de l’industrie.

Robots, fabrication additive (impression 3D), infrastructures hébergées dans le cloud… si l’on se penche plus précisément sur la France, les entreprises nationales citent en priorité : 

  • l’automatisation des processus et de la supply chain par la robotique,
  • la blockchain (suivi des matériaux ou des composants durables),
  • le renforcement des systèmes d’information,
  • l’analyse des données,
  • la bio-ingénierie,
  • l’intelligence artificielle (IA) et le machine learning.

L’industrie engagée pour une meilleure gestion de l’impact environnemental : l’exemple de l’aéronautique

Souvent pointé du doigt pour ses émissions, le secteur aérien est pourtant particulièrement actif dans sa transformation vers un modèle plus innovant et respectueux de l’environnement.

L’un de ses premiers objectifs est de réduire son empreinte carbone en diminuant le rejet de CO2 dans l’atmosphère : avion plus électrique, fabrication additive pour réduire le poids des aéronefs, pile à combustible, modèle du vol en V développé par Airbus… les initiatives se multiplient avec des résultats déjà impressionnants.

La seconde étape sera d’atteindre la neutralité carbone. Tous les acteurs de la filière sont engagés, des avionneurs aux motoristes en passant par les compagnies aériennes. 

Autre axe d’action important : l’optimisation des aéroports pour mettre en place des infrastructures plus “vertes” et réduire l’empreinte des installations. Le nouvel aéroport de Beijing a ainsi recours à de nouveaux types de matériaux, à la géothermie et au photovoltaïque. 

Enfin, le recours à l’IA et au Big Data pour faire évoluer la manière de concevoir, de produire et d’anticiper la maintenance est aussi un élément central de réflexion. 

Accompagner le secteur dans sa transformation nécessite des choix politiques forts

Pour atteindre ces objectifs ambitieux, les pouvoirs publics doivent initier, accompagner et soutenir au maximum l’innovation. C’est notamment le cas pour mitiger le coût de la décarbonisation des procédés, structurer les filières et la formation, ou encore aider au financement de la R&D dédiée au développement de systèmes innovants. Et cela passe aussi par la mise en place d’un cadre légal et réglementaire plus agile sur de nombreux aspects ! 

Ce soutien est d’autant plus important que les institutions ont fixé des feuilles de route au niveau européen, mais aussi national. La France a ainsi mis en œuvre sa Stratégie Nationale Bas-Carbone pour lutter contre le changement climatique dans tous les secteurs d’activité, tandis que l’Union Européenne se montre précise sur sa politique de l’énergie et son impact concret sur l’industrie (lire à ce sujet les détails du programme Sustainable Industry).

Des objectifs ambitieux – source : ecologie.gouv.fr 

Dans les faits, c’est à tous les niveaux que va se jouer le bon déroulement des évolutions du secteur : au niveau européen et étatique bien sûr, mais aussi des groupements et agences spécialisés, jusqu’aux entreprises et collectivités locales.

Des échanges de bonnes pratiques et de la course organisée à l’innovation peuvent ainsi naître de nouveaux labels (comme il en existe d’ailleurs déjà pour l’industrie du futur).

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