par Franck | Déc 13, 2021 | Nucléaire
1- Quelques mots sur le Laser Mégajoule et le programme Simulation Le Laser Mégajoule (LMJ) est un grand équipement de recherche scientifique implanté en région bordelaise, au sein du Centre d’études scientifiques et techniques d’Aquitaine, le CEA-Cesta. L’installation occupe un bâtiment de taille impressionnante, puisqu’il mesure 300m de long par 150m de largeur, pour une hauteur totale de 50m (dont 35m hors sol). Il n’existe que 2 installations de ce type à travers le monde – la seconde étant aux Etats-Unis. Il permet de “chauffer et de comprimer la matière jusqu’aux conditions que l’on retrouve lors du fonctionnement des armes nucléaires ou au cœur des étoiles” (source). L’équipement sert in fine à réaliser des expériences et expérimentations relatives à la fusion nucléaire, à des fins militaires, mais aussi scientifiques. Pour rappel, les centrales nucléaires fonctionnent sur de la fission nucléaire. La fusion est un phénomène différent. Le LMJ permet de répondre à des enjeux stratégiques de dissuasion nucléaire, mais aussi de servir de nombreuses expériences complémentaires pour étudier la matière, enrichir la recherche fondamentale … plusieurs applications parallèles sont rendues possibles par l’installation. Parmi les champs d’applications civiles, on peut citer l’astrophysique expérimentale, la planétologie, la santé, l’énergie… le “laser de l’extrême” est utile dans de nombreux scenarii ! Suite à l’arrêt des essais nucléaires français en 1996 et au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, la stratégie française s’est orientée vers un programme de simulation et le développement de codes de calculs visant à étudier la fusion nucléaire. C’est dans le cadre de ce programme appelé Simulation que s’inscrivent les travaux menés autour du LMJ. Vous pouvez...
par David | Nov 8, 2021 | Actualités, Nucléaire
Les petits réacteurs modulaires (ou Small Modular Reactors, SMR en anglais) sont des réacteurs nucléaires à fission, de taille et de puissance inférieures à celles des réacteurs conventionnels. Leur puissance varie entre 10 et 300 MW, contre 900 et 1600 MW pour les réacteurs classiques. Si l’on prend l’exemple du Nuward, projet conjoint entre le CEA, EDF, TechnicAtome et Naval Group, on parle d’un type de réacteur “10 fois moins puissant qu’un EPR et de l’ordre de quatre fois plus qu’un réacteur de propulsion nucléaire navale” (Loïc Rocard dans La Tribune) Les réacteurs modulaires suscitent d’autant plus l’intérêt qu’ils apportent différents avantages spécifiques : Leur modularité : les SMR peuvent être déployés en tant que modules uniques ou sous forme de systèmes multi-modulaires standardisés. Les petits réacteurs modulaires étant conçus en sous-ensembles, il devient possible de les fabriquer en usine avant de les acheminer et de les assembler sur place, à l’opposé d’une centrale de taille plus imposante, pour laquelle toutes les pièces sont montées directement sur le site. Cette modularité permet aussi d’associer le nucléaire à d’autres sources d’énergie, y compris renouvelables, et d’assurer une modulation de la production en fonction des besoins du réseau. Une plus forte visibilité sur les commandes grâce à une vraie maîtrise des coûts et délais de production. Les SMR sont rapides à monter et fiables en termes de planning et de dépose. Des capacités élevées de fiabilisation et sécurité : les SMR sont dotés d’un système de sûreté passif intrinsèquement sûr, qui arrête automatiquement l’installation en cas de dysfonctionnement. Certains d’entre eux sont conçus pour être immergés : le petit réacteur...
par Ametra | Nov 8, 2021 | Actualités, Nucléaire
C’est l’un des sujets qui diverge le plus entre la France et l’Allemagne, à l’heure où la Commission Européenne doit décider si le nucléaire est une énergie verte : “Réunis à Bruxelles, les 21 et 22 octobre, les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont pressé la Commission de décider, d’ici à la fin novembre, du sort qui serait réservé au nucléaire et au gaz dans la taxonomie, ce classement des activités économiques en fonction de leurs émissions de CO2 et de leurs conséquences sur l’environnement.” (source : Le Monde) L’Allemagne doit sortir du nucléaire d’ici la fin de l’année prochaine. Mais comme le rappelle cet article, nos voisins doivent encore utiliser le charbon pour produire plus de 30% de son électricité. La France pour sa part s’en tient à une vision pragmatique visant à souligner que le nucléaire est une énergie décarbonée, fiable et abordable. Au-delà des approches très différentes retenues par les deux pays, en quoi peut-on considérer que malgré des débats souvent tendus, le nucléaire puisse bel et bien être la meilleure énergie verte disponible aujourd’hui ? Quelques arguments particulièrement forts appuient cette vision : L’énergie nucléaire est décarbonée et pollue bien moins l’atmosphère que d’autres sources d’énergie Si l’on compare le bilan carbone des différentes sources d’électricité telles qu’analysées par le GIEC, le nucléaire rejette à peu près la même quantité médiane de CO2 par kWh que les énergies traditionnellement classées comme renouvelables (soit entre 10 et 50g / kWh, contre plus de 800 pour le charbon et près de 500 pour le gaz). Dans la mesure où la réduction des émissions de gaz à...
par Ametra | Nov 8, 2021 | Naval, Nucléaire
Les SNLE 3G (c’est-à-dire de 3e génération) désignent les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins destinés à remplacer la génération actuelle (à l’image du contre-torpilleur Le Triomphant). SNLE 3G est un programme régalien. Il s’inscrit dans le cadre des grands programmes d’armement dont la Direction Générale de l’Armement (DGA) assure la maîtrise d’œuvre depuis sa création il y a 60 ans, et notamment dans le programme Cœlacanthe (en charge notamment du renouvellement de la composante nucléaire océanique de la dissuasion) . Florence Parly a annoncé en février 2021 la notification du marché de conception d’une durée de 5 ans. La construction du premier sous-marin débutera en 2023 à Cherbourg. Les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins visent notamment à renforcer la capacité de dissuasion de la Force océanique stratégique (FOST) et donc à préserver les intérêts vitaux de la nation. A l’heure actuelle, cette mission est effectuée par quatre SNLE 2G, des sous-marins de deuxième génération. Les SNLE 3G viendront prendre leur relève pour les 50 années à venir et embarqueront les déclinaisons futures du missile stratégique M51. La loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit que la nouvelle génération remplacera les actuels SNLE au fur et à mesure de leur retrait de service, et ce à partir de 2035. Un programme d’envergure pour l’industrie française Le programme SNLE 3G fait l’objet d’un accord cadre avec l’industrie pour le développement, l’industrialisation, la logistique et la production des quatre sous-marins. La maîtrise d’ouvrage revient à la DGA et au CEA pour la propulsion nucléaire. C’est dans ce contexte que Naval Group et TechnicAtome apportent leurs expertises respectives. Le 1er gère la maîtrise d’œuvre de l’ensemble...
par Pierre et Lionel | Mar 2, 2021 | Industrie, Nucléaire
Plus sûre, bien plus performante, plus propre aussi : la fusion nucléaire est une option énergétique particulièrement intéressante pour parvenir à un mix énergétique durable dans les décennies à venir. Comprendre les avantages de la fusion nucléaire Une source d’énergie exceptionnelle La fusion nucléaire libère 4 à 5 fois plus d’énergie que la fission. A masse égale, l’énergie générée est quatre millions de fois plus importante que celle obtenue par réaction chimique. Des atouts énergétiques et écologiques de taille La fusion ne génère ni gaz à effet de serre, ni dioxyde de carbone. Ces propriétés sont d’autant plus intéressantes que les réacteurs de fusion nucléaire produisent peu de déchets radioactifs – et lorsque c’est le cas, il s’agit de déchets à courte durée de vie. La fusion nucléaire a recours à des combustibles disponibles et quasi inépuisables (deutérium, tritium, lithium). L’abondance de ces ressources permettra d’écarter le risque de pénurie énergétique et d’assurer l’alimentation en énergie des villes et industries. Un degré de risque maîtrisé A la différence de la fission nucléaire, la fusion ne présente pas de risque de fusion du cœur et d’explosion. En cas de perturbation, le refroidissement prendrait le pas et provoquerait l’arrêt spontané du processus. Sur le plan géopolitique, le risque de prolifération nucléaire est limité, puisque ce processus n’utilise pas de matières fissiles. Le défi principal est de parvenir à “domestiquer” la fusion nucléaire pour en maîtriser la production énergétique. Un projet unique et ambitieux : ITER Depuis plus de 8 ans, Ametra apporte son expertise sur les systèmes autour du processus de fusion nucléaire. C’est le cas notamment de notre contribution à ITER (Réacteur Thermonucléaire Expérimental International), l’ambitieux projet de recherche installé dans...
par Lionel | Nov 17, 2020 | Nucléaire
En France, pays où l’industrie nucléaire, civile mais aussi militaire, occupe une place importante, de nombreuses installations construites entre autres pendant les années 60 arrivent en fin de vie. Pour gérer leur arrêt et organiser une transition saine des sites et matériels concernés, le démantèlement est clé. Démantèlement nucléaire : de quoi parle-t-on ? Le démantèlement nucléaire consiste à organiser l’intégralité de la mise à l’arrêt d’un site nucléaire (civil comme militaire) qui arrive en fin de vie, et ce en supprimant les risques que ce dernier pourrait poser pour l’environnement et la population. L’un des objectifs est aussi de rendre possible la réutilisation de ce site en vue d’autres utilisations. Au niveau du territoire français, cette opération ne peut être autorisée que par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), avec l’appui technique de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) dans le respect du décret MAD DEM (Mise à l’Arrêt Définitif et Démantèlement). L’ASN définit ainsi le processus : « le démantèlement concerne l’ensemble des opérations techniques effectuées en vue d’atteindre un état final prédéfini permettant le déclassement. La phase de démantèlement succède à la phase de fonctionnement de l’installation et se termine à l’issue du processus de déclassement de l’installation » Ce type d’opération peut aussi concerner des armes ou encore des engins à propulsion nucléaire (porte-avions, sous-marins…). On estime aujourd’hui à 3 décennies le délai de démantèlement nécessaire d’une installation nucléaire en France, car les temps d’autorisation, de démantèlement et de déclassement sont longs (certains sont toutefois réalisés en 15 à 20 ans, notamment dans le cas des réacteurs à eau pressurisée). Un état des lieux...