La méthodologie que vous choisissez pour la fabrication de vos pièces et systèmes peut avoir un impact significatif sur la qualité, l’efficacité, et le coût de votre production. 

Un outsourcing stratégique passe par le choix d’un bon prestataire, tant pour un projet build-to-spec que pour une approche build-to-print.

Mais de quoi parle-t-on concrètement ? Quelles sont leurs différences et principaux avantages ?

Build-to-spec et build-to-print : définitions et différences

Le build-to-print consiste à faire fabriquer une pièce ou un système par un sous-traitant à partir des plans, dessins d’assemblage et spécifications exacts du client, sans notion de co-développement (le sous-traitant joue un rôle purement manufacturier).

Dans le cadre du build-to-spec, qui consiste à construire selon les spécifications, une expertise supplémentaire est recherchée pour la conception technique. Le prestataire est alors plus autonome que dans le cas précédent et doit faire preuve d’un véritable savoir-faire et d’une capacité d’innovation placés au service du projet client.

Comment choisir entre build-to-spec et build-to-print ?

Tout dépend du besoin de conception sur-mesure de chaque client, de ses capacités en interne et de la méthode de fabrication la plus adéquate. 

Le build-to-print est efficace dans certains cas précis, comme lorsqu’une pièce dispose déjà d’un design spécifique à répliquer à l’identique. Il faut dans ce cas que les plans soient bien établis et ne nécessitent aucune modification. 

Dans la plupart des cas néanmoins, le build-to-spec va apporter beaucoup plus d’avantages.

Il est particulièrement approprié lorsque vous avez besoin d’une solution personnalisée ou lorsque vous cherchez à optimiser un design existant. C’est également l’option à privilégier lorsque vous souhaitez bénéficier de l’expertise du prestataire en matière de conception technique.

Les principaux avantages d’une approche build-to-spec

  • L’apport d’une expertise sur-mesure

À la différence du build-to-print, le build-to-spec permet de s’allier le savoir-faire et l’expertise des ingénieurs du prestataire, une force dont le client ne dispose pas forcément en interne et qui arrive en renfort des compétences dont il dispose déjà.

Via son expertise, il revient au fournisseur de s’assurer que le design final répond bien aux spécifications initiales : besoins, budget, fonctionnalités attendues… L’approche est donc celle de l’engagement de résultat, du sur-mesure, là où le build-to-print “se contente” de répliquer l’existant ou d’appliquer au millimètre ce qui a été fourni.

  • L’optimisation des coûts

Déléguer la conception et toute la réflexion autour du design, des matériaux et des coûts permet de mieux maîtriser le budget du projet : plus besoin de développer en interne, de gérer le poids financier du recrutement d’experts ou de réviser son budget de développement à mi-parcours.

En effet, un prestataire comme Ametra, grâce à son expérience et son expertise, est souvent mieux placé pour estimer précisément le coût de chaque aspect du projet. Il peut également identifier et proposer des alternatives moins coûteuses sans compromettre la qualité ou la performance du produit.

De plus, en externalisant la conception, le client peut réduire ses coûts fixes et variables, tels que le recrutement et la formation d’ingénieurs experts, l’achat et la maintenance de matériel de conception et de test, ou encore l’amortissement des coûts de développement sur une longue période.

  • Une plus grande responsabilisation du prestataire

Suivi de la qualité de la conception et des pièces, connaissance précise des procédés de fabrication et du monde industriel, capacité à garantir l’industrialisation dès sa conception, gestion de l’expertise en matière de conception et de fabrication… le prestataire n’est pas un simple exécutant, bien au contraire. 

Il joue un rôle très important et doit dès le départ s’affirmer comme un partenaire de choix, capable de travailler avec une part importante d’autonomie, voire de faire preuve d’initiative.

Cette responsabilisation du prestataire peut être bénéfique pour le client, car cela garantit que le prestataire est pleinement investi dans la réussite du projet. De plus, cela permet au client de se concentrer sur son cœur de métier et de déléguer la gestion complexe de la conception et de la fabrication à un spécialiste.

  • Plus d’agilité et d’innovation

Le build-to-spec permet d’obtenir un regard extérieur et une expertise pointue qui, nous l’avons vu, n’est pas forcément disponible en interne. 

Le Groupe Ametra est par exemple capable de faire bénéficier à chacun de ses clients des retours d’expérience nés de la fertilisation croisée entre différents projets et secteurs. Cela permet d’être plus agile, de challenger l’existant et de renforcer la capacité à innover, ce qui constitue une forte valeur ajoutée pour le client.

Par exemple, si une nouvelle technologie émerge ou si les attentes évoluent, le prestataire peut rapidement ajuster la conception pour intégrer ces nouvelles données. Cela permet d’obtenir un produit qui reste toujours à la pointe et qui répond parfaitement aux besoins actuels du marché.

Comment réussir son projet build-to-spec ? 

Réussir un projet de conception mécanique, électrique ou encore électronique implique de bien choisir son prestataire. Voici nos conseils :

  • Une application méthodique du cycle en V;

Comme vous le savez déjà, le cycle en V est une approche couramment utilisée pour gérer les projets d’ingénierie et de développement. Elle met l’accent sur un processus rigoureux de spécification des besoins, de conception, de test et de validation. En appliquant méthodiquement chaque étape du cycle en V, vous vous assurez de suivre une méthodologie éprouvée qui garantit que le produit final répond à toutes les spécifications requises.

  • L’identification des besoins de chaque client, et ce dès les premiers échanges ;

Comprendre précisément les besoins de chaque client dès le début du projet est essentiel. Cette compréhension nous permet d’orienter efficacement le développement et d’assurer que le produit final répond à toutes les attentes. 

  • Une capitalisation sur la valeur ajoutée d’un ingénieur intégrateur ;

Un ingénieur intégrateur est un professionnel qui possède des compétences à la fois en ingénierie mécanique, électrique et en programmation. Il est capable d’aborder le projet dans son ensemble et de comprendre comment toutes les parties s’intègrent pour créer le produit final. L’ingénieur intégrateur peut jouer un rôle clé pour assurer que toutes les parties du projet sont bien coordonnées et fonctionnent ensemble de manière efficace.

  • Un réseau de partenaires de confiance (fournisseurs, fabricants…) ;

La qualité du produit final dépend en grande partie de la qualité des matériaux et des composants utilisés dans sa fabrication. Avoir un réseau de partenaires de confiance, comme des fournisseurs de matériaux ou des fabricants, peut aider à garantir que chaque élément du produit est de la plus haute qualité. Ces partenaires peuvent également contribuer à la réalisation du projet en offrant des conseils d’experts et en aidant à résoudre les problèmes qui peuvent survenir pendant le processus de fabrication.

  • Une communication ouverte et régulière ;

La communication est un aspect essentiel de la réussite d’un projet build-to-spec. Cela inclut la communication interne entre les membres de l’équipe de projet, ainsi que la communication externe avec le client et les autres parties prenantes. Un flux de communication ouvert et régulier peut aider à identifier rapidement les problèmes, à faciliter la résolution des problèmes et à assurer que tous les participants sont alignés sur les objectifs et les attentes du projet.

  • Une bonne gestion des risques 

La gestion des risques est une partie intégrante de tout projet d’ingénierie. Cela implique d’identifier les risques potentiels qui pourraient affecter le projet, d’évaluer leur impact probable et de mettre en place des plans pour atténuer ces risques. Une gestion proactive des risques peut aider à prévenir les retards et les dépassements de coûts, et à garantir que le produit final est de haute qualité.

Tableau récapitulatif des différences notables entre les deux approches

Build-to-Spec Build-to-Print
Définition La conception est réalisée en fonction des spécifications fournies par le client. Le prestataire a une grande autonomie et doit faire preuve d’innovation et d’expertise technique : il est entièrement responsable, depuis le design jusqu’à la fabrication. La fabrication est réalisée en fonction de plans, de dessins d’assemblage et de spécifications exacts fournis par le client. Le sous-traitant joue principalement un rôle de fabricant.
Avantages
  • Permet d’apporter une expertise spécifique et de répondre à des besoins très spécifiques.
  • Optimisation des coûts grâce à une meilleure maîtrise du design, des matériaux et des processus de production.
  • Favorise l’innovation et l’agilité en permettant une fertilisation croisée des idées et des retours d’expérience.
  • Efficace pour produire des pièces ou des produits qui ont déjà un design spécifique et éprouvé.
  • Permet une production plus rapide et plus facile à planifier, car le design et le processus de production sont déjà définis.
  • Peut être moins coûteux pour des produits simples ou standardisés.
Inconvénients
  • Peut être plus coûteux et prendre plus de temps pour des produits simples ou standardisés.
  • Nécessite une gestion de projet plus intensive pour assurer le respect des spécifications.
  • Moins de flexibilité pour s’adapter à des besoins spécifiques ou à des modifications de design.
  • Peut manquer d’innovation si le design est strictement suivi sans possibilité d’amélioration.

Quelques exemples de recours au build to spec ou build to print dans l’industrie 

Aéronautique et Défense

Le build-to-spec est souvent préféré dans l’industrie aéronautique et de défense en raison de la nature complexe des produits. Pour la conception d’un avion par exemple, chaque pièce doit répondre à des spécifications très précises pour assurer la sécurité et l’efficacité du vol. De plus, des normes réglementaires strictes, comme celles établies par l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne (EASA), exigent une expertise spécialisée et une documentation complète que le build-to-spec peut fournir. 

Automobile

Pour l’industrie automobile, prenons l’exemple des véhicules électriques (VE). Les VE nécessitent souvent des pièces spécifiques, telles que des batteries lithium-ion de haute performance ou des systèmes de gestion thermique avancés. Pour ces composants, une approche build-to-spec est souvent privilégiée car elle permet de personnaliser le produit en fonction des spécifications exactes du véhicule. En revanche, pour des pièces plus standardisées, comme les pièces de carrosserie ou les pièces d’intérieur, le build-to-print peut être plus efficace et rentable.

Médical

Pour l’industrie médicale, les prothèses sur mesure sont une bonne illustration de l’apport d’une conception sur-mesure. Ces dispositifs médicaux doivent être conçus spécifiquement pour chaque patient en fonction de leurs mesures et de leurs besoins médicaux uniques. Dans ce cas, une approche build-to-spec est nécessaire pour garantir que la prothèse s’adapte parfaitement et fonctionne comme prévu. A l’inverse, pour des produits plus standardisés comme les seringues jetables ou les gants médicaux, une approche build-to-print sera généralement plus efficace, car elle permet une production de masse rapide et économique.

En somme, que ce soit le build-to-spec ou le build-to-print, chaque approche a sa place dans l’industrie en fonction des besoins spécifiques du produit et du secteur.

Le Groupe Ametra vous accompagne dans vos projets Build-to-Spec ou Build-to-Print. Pour en savoir plus sur nos métiers et nos savoir-faire, rendez-vous sur le site officiel du groupe.