Table des matières
Le rôle du chef de projet : 4 grandes missions
Au sein d’une société d’ingénierie, le chef de projet joue un rôle essentiel, que l’on peut diviser en 4 grands types de missions :
- La planification : planifier les travaux et les plans d’action, et assurer la tenue des jalons. C’est un enjeu fondamental, car il implique de maîtriser les différentes phases de développement de l’équipement ou du système. Cela inclut de plus en plus le recours à de bons outils de planification, comme un logiciel de gestion de projet. A l’heure actuelle, de nombreuses options de technologies et d’outils sont disponibles : Microsoft Project, Trello ou encore Jira, pour ne citer qu’eux, permettent par exemple une planification détaillée, un suivi en temps réel des tâches et une gestion efficace des ressources. Les outils de collaboration en ligne tels que Slack et Microsoft Teams, facilitent la communication entre les membres de l’équipe, même lorsqu’ils sont éloignés géographiquement.
- La communication : le chef de projet se doit de bien communiquer avec le client et vers sa propre hiérarchie, de transmettre les bonnes informations, les alertes, au bon moment et au bon niveau. Cela demande une bonne capacité de synthèse et de relationnel reposant notamment sur la communication bidirectionnelle, c’est-à-dire aussi bien écouter que transmettre. Une communication fluide implique aussi des méthodes efficaces et adaptées au message, comme des réunions aux objectifs clairs et des mises à jour par e-mail, notamment.
- Le management d’équipe : c’est l’une des missions essentielles du Chef de projet : faire coopérer des personnes d’horizons divers et des métiers pluridisciplinaires. Il doit faire preuve de leadership afin d’organiser le travail et les échanges au sein de l’équipe, et fédérer autour des enjeux à atteindre. Dans le monde industriel en effet, le management d’équipes multidisciplinaires, composées de spécialistes venant de domaines d’expertise divers, peut poser des défis singuliers. L’une des principales difficultés réside dans la communication : chaque spécialité a souvent son propre jargon, ce qui peut mener à des malentendus. De plus, aligner les objectifs de tous, déterminer les hiérarchies pour la prise de décision, gérer d’éventuels conflits et assurer une cohésion d’équipe ne sont pas des tâches aisées. Il est crucial d’adopter des outils et des stratégies, comme la matrice RASCI ou des activités de team-building, pour naviguer efficacement à travers ces défis. Toutefois, les bénéfices d’une telle équipe sont considérables : leur adaptabilité, leur capacité à résoudre des problèmes complexes et la richesse de perspectives qui peuvent conduire à des innovations et résolutions de problèmes remarquables. Cette dimension doit être adaptée au choix d’une méthode traditionnelle ou agile. Nous reviendrons notamment sur le cycle en V un peu plus loin dans cet article. La gestion de projet industriel peut en effet s’appuyer sur différentes méthodologies, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Les méthodes traditionnelles sont linéaires et bien adaptées aux projets où les exigences sont claires dès le début. En revanche, les méthodes agiles, comme Scrum et Kanban, offrent une plus grande flexibilité et une capacité d’adaptation rapide aux changements.
- La gestion des risques : le pilotage d’un projet industriel implique de savoir gérer les risques, en fonction de trois contraintes fondamentales : le coût, la qualité, les délais. Il se doit d’identifier les risques et réaliser un arbitrage entre ces différents éléments, et peut décider d’introduire des méthodologies spécifiques pour la gestion des risques, comme le SWOT ou le PDCA . C’est dans ce contexte exigeant que le rôle de chef de projet prend toute son ampleur. La gestion des risques est un élément central du pilotage de projet industriel. Il est important de développer des stratégies avancées pour identifier, évaluer et atténuer les risques. Par exemple, les analyses probabilistes, telles que la simulation Monte Carlo, permettent de prévoir l’impact des incertitudes sur les délais et les coûts. En simulant différents scénarios, cette méthode aide à visualiser les variations possibles et à planifier des réponses adéquates pour mieux gérer les risques.
Les facteurs clés de succès d’un projet industriel
- Bien identifier le besoin ;
- Définir le plan : cadencer le projet en le découpant en phases ;
- Établir les règles du jeu : qui fait quoi ? Quelle est la répartition des responsabilités ?
- Impliquer et fédérer l’équipe projet ;
- Piloter le projet, comme on pilote un avion ou un bateau… avec la surveillance de la trajectoire et une action corrective au fur et à mesure que le projet avance, afin de bien garder le cap ;
- Gérer les risques et les actions préventives ;
- Communiquer avec le client.
La formalisation du besoin du client
La 1ère étape consiste à comprendre le besoin du client. Dans la majorité des projets, Ametra apporte par exemple son support à la rédaction du cahier des charges : la formalisation des exigences techniques et contractuelles, les hypothèses et données d’entrée, la liste des travaux à réaliser, ainsi que la liste des livrables (produit et documentaire).
© Ametra Group – la convergence projet. Les hypothèses écartées peuvent servir à alimenter le dossier de justification de la conception
La mise en place d’une bonne organisation
Qui décide ? Qui réalise? La répartition des responsabilités en interne (chef de projet, projeteurs, fonction planning…) comme en externe (chef de projet client/donneur d’ordre, acheteur, juriste…) permet de bien piloter un projet industriel. C’est aussi l’occasion d’organiser les relations avec les tiers que sont les fournisseurs, les organismes de contrôle. L’étape est d’autant plus importante que la chaîne de valeur peut être très longue pour certains projets.
La matrice RASCI : chacun sait à quel niveau il intervient et pour quelle tâche. Cette matrice est un outil précieux pour clarifier les rôles et les responsabilités au sein d’une équipe projet, en particulier dans des environnements complexes et multidisciplinaires. Elle se décompose en cinq catégories : « Responsible » (celui qui exécute la tâche), « Accountable » (celui qui est ultimement responsable), « Support » (ceux qui apportent un soutien), « Consulted » (ceux qui doivent être consultés) et « Informed » (ceux qui doivent être informés). Grâce à cette répartition claire, chaque membre de l’équipe sait exactement ce qu’on attend de lui à chaque étape d’un projet. Cela permet non seulement d’éviter les doublons et les omissions, mais aussi d’assurer une meilleure communication et une coordination efficace entre les membres.
La phase de développement, au cœur du projet
Dans l’industrie, on utilise beaucoup le cycle en V : de la conception préliminaire, au design, puis aux étapes de validation et qualification.
© Ametra Group, étapes de l’ingénierie produit
La phase de développement est véritablement le moteur d’un projet industriel. C’est durant cette étape cruciale que l’idée initiale se transforme progressivement en réalité tangible.
Au cœur de ce processus se trouve le cycle en V, largement adopté dans le secteur industriel. Ce modèle illustre parfaitement le parcours de développement : on démarre par la conception préliminaire, qui jette les bases et définit les attentes du projet. Cette étape est suivie du design, où les détails techniques et esthétiques sont peaufinés, donnant naissance à une vision plus concrète du produit final. Cependant, avant que cette conception ne devienne un produit fini, elle doit passer par des étapes rigoureuses de validation et de qualification. Ces étapes sont essentielles pour s’assurer que le design répond non seulement aux attentes initiales, mais qu’il respecte également les normes de qualité et de sécurité requises. Ainsi, le cycle en V sert de feuille de route structurée, garantissant que chaque phase du projet est méticuleusement examinée avant de passer à la suivante.
Les bonnes pratiques du chef de projet
Le pilotage
Piloter le projet efficacement passe par un suivi régulier de ses indicateurs techniques, planning et coûts.
© Ametra Group, indicateurs de pilotage projet
Ce pilotage passe un bon suivi des actions, ainsi qu’une priorisation.
Enfin, le chef de projet veille à tracer et valider les écarts par rapport au contrat initial tout au long de la vie du projet, et à maîtriser son Reste À Faire en fonction du budget.
Dans le cadre industriel et de l’ingénierie, le pilotage de projet est un exercice d’équilibrage méticuleux pour assurer que les objectifs définis sont atteints efficacement. Cela requiert un suivi rigoureux des différentes actions menées, en mettant l’accent sur la priorisation pour s’assurer que les tâches les plus critiques sont abordées en premier.
Tout au long de la durée de vie du projet, le chef de projet a la responsabilité de surveiller et de valider tout écart par rapport au contrat initial. Il s’agit d’une tâche cruciale pour garantir que le projet reste sur la bonne voie, tant en termes de délais que de budget. Une attention particulière est accordée à la maîtrise du « Reste À Faire », qui est une évaluation des tâches restantes à accomplir, toujours en fonction du budget alloué.
Cette vision holistique garantit que le projet avance selon les attentes, tout en offrant une transparence essentielle aux parties prenantes.
Le respect des exigences de qualité et de conformité
Dans le domaine industriel, la qualité et la conformité sont des éléments essentiels pour garantir le succès d’un projet. Assurer la qualité des produits ou des systèmes développés doit répondre aux exigences du client et respecter les standards de l’industrie. Cela nécessite une planification rigoureuse et l’intégration de contrôles de qualité tout au long du projet.
La conformité aux normes et réglementations
Les projets industriels doivent souvent se conformer à des normes internationales (ISO, CE) et à des régulations sectorielles spécifiques. Le respect de ces normes est crucial pour éviter les sanctions et garantir la sécurité des produits.
L’étude d’un éventuel recours à l’ingénierie simultanée
L’ingénierie simultanée, également appelée ingénierie concourante, est une méthodologie de gestion de projet où les différentes phases de développement se déroulent en parallèle plutôt qu’en séquence. Cette approche permet de réduire les délais de développement et d’améliorer la collaboration entre les équipes pluridisciplinaires. En appliquant cette méthode, les chefs de projet peuvent mieux synchroniser les efforts de conception, de fabrication et de validation, ce qui est particulièrement utile pour les projets complexes et innovants.
Impliquer et fédérer l’équipe projet
Cela passe par une bonne communication vers les équipes et une mise en place de réunions d’équipes hebdomadaires, afin que tous se sentent concernés par les enjeux. Sur la plupart de ses projets, Ametra met en place un management visuel, basé sur l’utilisation d’un tableau identifiant les actions de chacun. Le point de rencontre peut être hebdomadaire ou plus fréquent, en fonction des contraintes du planning directeur.
Enfin, l’équilibre d’un projet industriel porte sur la recherche du meilleur compromis entre le budget disponible, la technique, les exigences de planning et de qualité… mais aussi entre la satisfaction du client et la rentabilité du projet pour sa propre entreprise !
Visionnez l’ensemble du webinar sur notre chaîne YouTube et découvrez les métiers et le savoir-faire d’Ametra Group sur notre site officiel.