Le 7 mars 2024, Bruno Le Maire et Roland Lescure ont été accueillis sur le site Orano de la Hague. Cette visite historique a fait suite aux annonces du Conseil de politique nucléaire tenu par Emmanuel Macron le 26 février, et a confirmé les grandes orientations de la politique française sur tout l’aval du cycle (traitement, réutilisation des combustibles et perspectives de recyclage des matières).

Bruno Le Maire a annoncé les grands axes de stratégie de traitement-recyclage au-delà de l’année 2040 : 

• le programme de pérennité/résilience prolongeant les usines de la Hague et de Melox ; 

• le lancement des études pour une nouvelle usine de fabrication de combustibles MOX (la Hague) ;

 • le lancement des études pour une nouvelle usine de traitement des combustibles usés (la Hague également).

Pour contribuer à la relance du nucléaire en France, lutter contre le réchauffement climatique, assurer la préservation des ressources et la souveraineté énergétique du pays, le projet GoMOX d’Orano, acteur majeur de l’énergie nucléaire en France, se place donc au cœur de la stratégie gouvernementale. 

Orano a relancé son usine de Melox en 2022. Son combustible Mox alimente 22 centrales nucléaires en France et est également exporté au Japon. L’objectif actuel est d’élever le niveau de production jusqu’à atteindre un objectif fixé de 120 tonnes par an. 

C’est dans ce contexte que s‘inscrit le projet d’envergure auquel contribue le groupe Ametra.

Relance du nucléaire et souveraineté énergétique : comment le recyclage de l’uranium s’impose

GoMOX est l’une des installations qui figure dans le parcours de recyclage du combustible nucléaire. Ce dernier, une fois qu’il a servi dans une centrale classique, part dans une logique de recyclage dont l’une des étapes est le site de La Hague, puis de Melox. Là, l’uranium usagé est recyclé pour revivre un cycle complet de production.

Pour rappel, la France traite son propre combustible, mais aussi celui de voisins européens comme l’Allemagne et la Belgique. 

Or ces sites ont vieilli. L’usine de La Hague a été créée en 1961, et Melox en 1990. Maintenir leur fonctionnement et renforcer leurs capacités permett de répondre à un double enjeu : 

  • Géopolitique : n’étant pas producteurs d’uranium, nous devons le faire venir de mines de République centrafricaine (en général). Recycler, c’est aussi assurer une certaine autonomie dans l’approvisionnement ; 
  • Environnemental : recycler l’uranium usagé plutôt que de le stocker permet de diminuer le taux de déchets, en tout cas pour sa partie retraitable. 

La France a besoin que la filière recyclage continue à perdurer, car une majorité de l’électricité est produite par énergie nucléaire.

Que faire alors quand des installations comme celle de La Hague ou de Melox arrivent en fin de vie théorique, ou ne permettent pas de traiter tout ce qui arrive ? Construire de nouvelles usines ou prolonger l’existence des sites actuels ? 

Un défi technique majeur : augmenter la production sans augmenter la taille de l’installation

Dans le cas de GoMOX, il n’est pas possible à ce jour d’étendre ou de créer un nouveau site. Le défi technique à relever est d’augmenter les capacités de production dans le bâtiment qui existe déjà, sans étendre sa superficie

La difficulté est que cela implique de modifier la charpente existante en respectant les niveaux d’exigences attendus par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).

Trois choix se sont initialement posés : 

  1. Construire à côté (mais cela impliquait de déclarer une nouvelle installation nucléaire).
  2. Tout raser et recommencer. 
  3. Intégrer une nouvelle ligne de production en parallèle de la ligne existante.

Cette dernière option est celle choisie par Orano : elle est la plus économique, la plus viable dans le temps et la moins risquée. 

« Comme dans toute installation nucléaire en France, il existe un enjeu fort à rester dans un périmètre géographique précis et donc à être capable d’intégrer toutes les nouvelles lignes de production dans le bâtiment existant sans créer d’annexe. Aujourd’hui, la charpente permet de soutenir et d’assurer la résistance mécanique du site pour une ligne de production A. Demain, il faut que ce même bâtiment intègre une nouvelle ligne de production B, avec les normes et codes de construction actuels, permettant de résister aux nouveaux spectres sismiques. » précise Thomas Gilibert, Directeur Sud-Est chez Ametra.

Le groupe Ametra a été sélectionné pour ce projet en raison de son expertise en calcul et conception (simulation et calculs numériques), appliquée dans ce cas à la résistance de la charpente. Nous avons d’ailleurs déjà effectué ce type de mission trois fois pour d’autres charpentes de Melox. 

Les nouvelles pièces mécaniques conçues vont permettre de résister aux calculs, et nous prolongeons notre intervention jusqu’à la vérification de la charpente. 

Le projet a démarré fin 2022 et devrait être achevé à l’été 2024. Cinq collaborateurs Ametra y sont dédiés. 

Découvrez l’ensemble des expertises et références du groupe Ametra en vous rendant sur le site officiel. N’oubliez pas non plus de nous suivre sur LinkedIn

© Orano – image principale