Inciter l’ensemble des acteurs à s’orienter vers l’industrie 4.0 est le socle d’accélérations majeures pour toute une filière. Bien souvent encore, les PME hésitent à prendre ce virage : leurs moyens sont plus limités que les grands groupes et la recherche du Retour sur Investissement (ROI) se joue sur des temporalités plus courtes.
Pourtant, les plate-formistes, systémiers, équipementiers au sommet des filières ont besoin d’engager toute la supply chain pour réussir ensemble la transformation d’une industrie. Et le potentiel est bien là : les PME disposent déjà de ressources et de moyens puissants pour s’y engager et investir dans des outils et technologies à très fort potentiel de valeur ajoutée.
Comment ?
1- Evaluer son potentiel d’investissement disponible en partant des problèmes existants
La première approche à avoir est de ne pas penser en termes de coûts purs, mais de partir d’un problème à résoudre et d’en déduire un budget d’investissement abordable.
Par exemple, subir un rebut de 10% de ses pièces en raison d’un faible taux de qualité coûte de l’argent jour après jour : en investissant dans un robot qui va permettre d’automatiser un process, ce pourcentage peut considérablement être revu à la baisse.
En d’autres termes : avec le budget économisé via la réduction des pertes qu’une nouvelle technologie va permettre, il devient possible de calculer le montant de l’investissement envisageable pour une transition maîtrisée vers des outils de pointe.
De nombreuses solutions sont aussi efficaces qu’abordables pour gagner du temps et de l’argent, tout en évitant d’éventuels arrêts de production si un souci sur un site distant survient. A titre d’exemple, il est tout à fait possible de gérer une First Article Inspection (FAI) à distance, avec une tablette dans l’atelier et une tablette au sein du service industrialisation qui guidera et contrôlera les équipes terrain, à plusieurs heures d’avion de là. Un simple logiciel permettant d’interagir en simultané sur les écrans des deux tablettes suffit.
Partir du besoin et calculer combien la résolution du problème ou l’optimisation d’un process peuvent rapporter sont donc les premiers pas d’une stratégie saine d’investissement.
2- Repenser les options : l’industrie 4.0 est loin d’être limitée à l’atelier 4.0
L’un des freins qu’ont les PME à passer à l’industrie 4.0 est d’assimiler cette dernière au seul cadre de l’atelier 4.0.
Or il s’agit d’un spectre beaucoup plus large, incluant notamment les technologies de digitalisation, l’optimisation des workflows avec les fournisseurs et clients dans un modèle d’entreprise étendue, les options de résolution de problèmes à distance…
Ainsi, supprimer le papier permet de réduire les tâches administratives et donc de réorienter des collaborateurs vers des tâches à plus forte valeur ajoutée ou de ne pas remplacer un départ à la retraite : de vraies économies sont possibles. Par exemple, les plateformes d’échange de données au sein des filières, comme Air Supply dans l’aéronautique, accélèrent la circulation d’information entre clients et fournisseurs, permettant une meilleure traçabilité des informations pendant toute la vie d’un produit. Il est alors indispensable de mener ces transformations dans une logique de filière, pour que les PME qui investissent dans cet outil puissent digitaliser leurs processus d’échanges avec autant de clients que possible, à investissement égal.
3- Inutile pour une PME de se lancer seule : des programmes d’accompagnement existent pour permettre aux filières d’embarquer tous les acteurs
S’orienter dans une démarche Industrie 4.0 n’est pas un exercice solitaire : des programmes dédiés ont été mis en place, avec des volets spécialement consacrés à l’accompagnement des PME et ETI industrielles.
C’est le cas notamment du programme Industrie du futur lancé par le GIFAS lors du 53e Salon du Bourget, dans lequel Ametra s’est embarqué. Des centaines d’entreprises peuvent ainsi être accompagnées “au travers d’un diagnostic et d’un plan d’action individuel”, un soutien doublé de plateformes d’échange et de collaboration, ainsi que par des solutions de cyber-sécurité adaptées aux PME qui franchissent le pas de la transformation numérique. 21,6 millions d’euros y sont dédiés sur 3 ans.
Dans le cadre de ce même programme, Bpifrance a mis en place 2 prêts qui concernent les PME et ETI : d’une part, le prêt Industrie du Futur – Croissance (augmentation des capacités de production) et, d’autre part, le Prêt Industrie du Futur – Technologies et Usages du Futur (modernisation de l’outil de production).
Plus récemment, les mesures prises pour répondre aux impacts de la crise sanitaire sur les acteurs économiques incluent des pans complets d’aides et d’accompagnements consacrés au soutien de la transition numérique et de l’innovation. Vous trouverez une liste complète des actions et ressources prévues par le gouvernement à cette adresse.
Technologies robotiques, cobotique, entreprise étendue… l’intégralité des efforts peut donc s’inscrire dans le cadre d’un accompagnement organisé, qui permet les échanges, retours d’expérience et conseils au sein de la filière.
Il existe également des centres de démonstration que les entreprises peuvent utiliser pour découvrir toutes les technologies en partant de problèmes à résoudre plutôt que de technologies disponibles, pour une approche profondément “business” des possibilités offertes par l’Industrie 4.0. Le groupe AMETRA a ainsi pu se rendre sur les installations du Boston Consulting Group à Sarclay.
En conclusion, ce qu’il faut retenir est que cette transition doit s’inscrire dans une logique de stratégie d’entreprise, pragmatique et indissociable des besoins de la filière et des remontées opérationnelles, mais aussi de solidarité d’une industrie pour une transformation en profondeur et en simultané des acteurs de la filière.
Découvrez le savoir-faire et les engagements du groupe AMETRA en vous rendant sur le site officiel.